Voici une nouvelle Interview de Toyotaro, publiée dans le magazine Journal de Mickey du 29 mai 2019. Elle était passée inaperçue jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce que Oshinsu nous notifie dessus en la publiant hier sur son compte Twitter. Cette interview de Toyotaro a été menée par Mathieu Rocher, envoyé spécial au Japon pour le Journal de Mickey.
Pour rappel, Toyotaro est le dessinateur et co-auteur du manga Dragon Ball Super. Mais avant d’être le Toyotaro qu’on connaît aujourd’hui, il était connu sous le pseudonyme de Toyble, auteur du manga non-officiel Dragon Ball AF (DBAF).Par la suite, il a été sélectionné par Akira Toriyama et par Shueisha (la maison d’édition de Dragon Ball) pour devenir l’auteur du manga spin-off Dragon Ball Heroes Victory Mission, paru pour la première fois dans le V-Jump de novembre 2012 (sorti en septembre 2012). Nous vous avions d’ailleurs traduit le chapitre 1 de Dragon Ball Heroes Victory Mission, mais ça, c’était à une époque où d’autres sites web Dragon Ball n’écrivaient pas à Toei Animation pour dénoncer nos scantrads.
Interview de Toyotaro dans le Journal de Mickey
Journal de Mickey (JDM) : Comment as-tu découvert Dragon Ball ?
Toyotaro : J’ai d’abord connu la première séria d’Akira Toriyama: « Dr Slump ». Mais, c’est « Dragon Ball » qui m’a donné envie de dessiner. Je dessinais les personnages quand j’étais en classe. Je passais mon temps à essayer d’envoyer des boules d’énérgie, comme Son Goku : les Kamehameha. Je n’y suis pas parvenu, mais peut-être que s’ils s’entraînent souvent, les lecteurs du Journal de Mickey y arriveront.
JDM : Qui t’a choisi pour devenir le mangaka de Dragon Ball Super ?
Toyotaro : A force de dessiner les héros de Dragon Ball, j’ai dessiné une suite que j’avais proposée à la maison d’éditions de mangas Shueisha (la maison d’édition de Dragon Ball). Ma BD a plus, et c’est Shueisha qui, en 2015, m’a proposé de dessiner Dragon Ball Super. J’étais très impressionné quand j’ai rencontré Akira Toriyama sensei. Il m’a encouragé en me disant que mon travail était délicat, et que j’avais beaucoup d’idées. Il m’a choisi comme successeur, c’était une grande fierté.
JDM : Quelle est ta méthode de travail ?
Toyotaro : Je reçois les scénarios et je réfléchis à la meilleure façon de créer chaque scène. Quand j’ai des idées, je les dessine dans mon storyboard, puis Toriyama sensei les valide. Une fois qu’on est d’accord, je commence vraiment. Si je suis inspiré. je finalise jusqu’à dix pages par jour !
JDM : Qu’est-ce qui est le plus difficile à représenter?
Toyotaro : Dans les scènes de combat, il faut trouver les postures pour que les mouvements soient réalistes. Heureusement, quand j’étais enfant, j’avais pratiqué le karaté. Ça aide pour le rendu des gestes impressionnants de Son Goku. Un autre défi : trouver des astuces pour surprendre le lecteur. Par exemple, sur les couvertures des mangas, on alterne toujours une image joyeuse et une image plus sérieuse.
JDM : Combien d’heures travailes-tu par semaine ?
Toyotaro : Les mangakas passent beaucoup de temps devant leur table à dessin. Je dors six heures par nuit. Le reste du temps, je suis au bureau. Je réfléchis à des scènes, je dessine, j’encre mes personnages. Je travaille beaucoup, mais, pour réussir à rendre quarante-cinq pages par mois, j’ai besoin d’assistants qui s’occupent des décors. Créer Dragon Ball Super est un travail d’équipe.