EDIT 15/11/2023 : Ajout d’informations sur les méchants du jeu.
Avant de me lancer dans ce test de Dragon Ball The Breakers, sachez que j’y ai joué non pas des dizaines, mais une grosse centaine d’heures, preuve à l’appui. Je suis actuellement au niveau maximum (niveau 100), je partage occasionnellement des screens sur Twitter, tout ça pour vous dire que tout ce que je vais raconter dans ce test relève d’une véritable expérience de jeu. Je ne suis pas partenaire avec Bandai Namco, ce n’est pas un article sponsorisé, et je n’ai littéralement rien à gagner à vous vendre ce jeu. Pourquoi je précise tout ça dès le départ ? Parce que DBTB est clairement le jeu Dragon Ball le plus controversé du moment, et vous allez probablement me pourrir quand je vais vous dire que j’adore ce jeu.
Un jeu de survie Dragon Ball
Pour planter le décor, sachez que je suis de base un très gros joueur de Dead by Daylight et de jeu d’horreur en général. Alors forcément, j’ai immédiatement été charmé par l’idée d’un « cache-cache géant » sur l’univers de Dragon Ball. Dead by Daylight reste la référence du genre, et il allait être très intéressant de voir comment Bandai Namco allait réussir à se démarquer avec Dragon Ball The Breakers.
L’ascenseur émotionnel
Sauf que lors de la découverte du premier trailer, on a vite déchanté : la séquence commence avec une super belle cinématique mettant en scène Cell, Bulma, et Oolong, et on se dit que ça y est : on va enfin avoir notre Dragon Ball Xenoverse 3 avec une histoire à l’époque où Goku était enfant !
Sauf que quelques secondes plus tard, c’est la douche froide : d’une part on comprend rapidement que ce n’est pas Xenoverse 3 (bon, tant pis), mais on voit surtout que la belle cinématique en CGI laisse place à du gameplay in-game basé sur le vieux moteur graphique de Dragon Ball Xenoverse. Un moteur vieux de 2013, qui – malgré toutes ses qualités à l’époque – commence sérieusement à se faire gênant. On a l’impression qu’on nous sert un plat réchauffé, voire même un plat périmé. Alors on se dit que c’est pas grave, c’est sûrement une extension de Xenoverse 2 ? Même pas : Bandai Namco annonce que c’est un jeu à part entière, mais heureusement pas si cher que ça : 19,99 €, en promo à 14,99 € un mois après sa sortie.
La hype n’était pas là, et c’était finalement tant mieux (pour moi), parce que quand on n’attend plus rien d’un jeu, on ne peut finalement qu’être agréablement surpris. C’est ce que j’appelais sur Twitter le syndrome « Dragon Ball Super SUPER HERO » (un truc qui ne génère aucune hype, mais qui n’est finalement pas si mal que ça). Et finalement, après une grosse centaine d’heures de jeu (voire plus), je suis formel : Dragon Ball The Breakers m’apporte facilement beaucoup plus de fun que Dead By Daylight, et je vais vous expliquer pourquoi.
Le point de départ
Dragon Ball The Breakers, c’est du 7 vs 1. Vous et sept autres survivants êtes aspirés dans ce qu’on appelle une « faille temporelle », un endroit où l’espace et le temps sont perturbés. Ici, les 7 survivants sont confrontés à un « méchant » de la franchise Dragon Ball (un autre joueur en ligne), qui a pour objectif de vous éclater et de détruire cette mini dimension découpées en six zones (A, B, C, D, E, X). En tant que survivants, vous devez tous travailler en équipe (donc pas comme cet escroc) pour échapper à votre ennemi et quitter la faille temporelle à l’aide de la Super Machine Temporelle (ou de la Machine Temporelle d’Evasion en ultime recours).
Vous pouvez atteindre vos objectifs à l’aide d’une multitude d’objets et de techniques issues de l’univers de Dragon Ball, et c’est bien là l’un des gros intérêts de ce jeu, en plus de l’aspect jeu de survie. Par exemple :
- Les survivants peuvent parfois trouver sur le terrain des haricots senzu pour se soigner, des gants de Vegeta pour lancer des vagues de Ki, des vaisseaux Saiyan pour s’enfuir, les 7 Dragon Balls pour invoquer Shenron en cours de partie, et des véhicules (nuage magique, moto à une roue, ou encore dinosaure). Il y a également un tas de techniques improbables et ridicules pour échapper au méchant (et c’est ça qui est génial), comme la pose de la mort de Yamcha pour simuler un KO, la transformation en objet d’Oolong, le Taiyoken pour aveugler votre ennemi, ou la séduction de Bulma pour troubler votre ennemi quelque seconde et prendre la fuite.
- Les méchants n’ont pas d’objets, mais leur toute-puissance fait leur spécificité. Ils peuvent tuer les survivants en un seul coup, ce qui rend le 1 VS 1 presque impossible, et c’est justement le concept intéressant d’un jeu de survie asymétrique (= où le rapport de force n’est pas symétrique). Du coup, les parties prennent davantage des allures de cache-cache, comme dans un film d’horreur. Les méchants ont un mécanisme d’évolution in-game, qui leur fera se transformer petit à petit en cours de partie pour devenir plus fort :
- Freezer (1e forme) -> Freezer (2e forme) -> Freezer (3e forme) -> Freezer (4e forme)
- Cell (insecte) -> Cell (1e forme) -> Cell (2e forme) -> Perfect Cell
- Spopovitch -> Buu (gros) -> Super Buu -> Buu (pur)
- Saibaiman -> Nappa -> Vegeta -> Vegeta (Singe géant)
- Guldo -> Reacum -> Jeice & Burter -> Ginyu
- Broly (enragé) -> Broly Super Saiyan -> Broly Super Saiyan Full Power
Chaque méchant a plein de particularités. L’une des particularité de Super Buu, c’est qu’avant d’atteindre sa dernière forme, il emprisonne tous les survivants dans son corps, et les pourchasse jusqu’à ce que ces derniers trouvent le cocon de Buu (gros) pour l’arracher et se libérer de son corps, comme dans le manga ! L’une des particularité de Cell, c’est qu’il peut détecter votre aura et vous trouver facilement. L’une des particularité de Vegeta, c’est qu’il peut créer une fausse lune pour se changer en singe géant et devenir quasiment invincible. L’une des particularité du Commando Ginyu, c’est que Ginyu peut changer de corps avec vous. L’une des particularité de Broly, c’est qu’il peut faire pleuvoir des pluies de boules de ki sur toute la map pour vous tuer. Mais il y a plein d’autres subtilités à découvrir. C’est ce genre de mécanisme unique et propre à Dragon Ball qui fait tout l’intérêt de Dragon Ball The Breakers.
Les transphères : l’arme la plus puissante du jeu
Côté survivants, si vous êtes en danger, vous pourrez vous transformer pendant une durée très limitée grâce aux « transphères » (transballs en anglais), qui sont des objets à équiper avant chaque partie, et qui vous permettent de vous transformer en libérant « les âmes de super combattants » (Goku, Vegeta, Trunks, Gohan, Cell, Freezer, etc). Vous aurez alors un temps très limité pour pouvoir attaquer l’ennemi avec des Kamehameha, Genkidama, Rayon Galick, Makankosappo, etc. Vous devrez l’utiliser seulement en cas de situation d’urgence face à l’ennemi, car son utilisation est limitée à quelques secondes seulement.
Un gasha de transphères
Pour gagner ces fameuses transphères, c’est comme dans Dokkan Battle : le jeu propose une machine à gasha avec des loteries. Pour jouer, vous devez avoir des tickets de loterie ou de la monnaie du jeu. Bandai Namco ajoute régulièrement de nouveaux portails, comme ceux de C-16 / C-17 / C-18 depuis le 25 novembre, ou Gohan / Trunks / Goten / Videl en décembre. Récemment, ce sont Goku Super Saiyan God et Vegeta Super Saiyan God qui sont en vedette. Et ce qui est très intéressant, c’est que la monnaie virtuelle de ces loteries est farmable très facilement. Cela signifie que vous n’avez pas besoin de dépenser de l’argent réel pour gagner des Zeni, la monnait du jeu.
Une prise en main catastrophique : on comprend rien
Au début du jeu, un tuto scénarisé vous explique l’histoire et les mécanismes de base de Dragon Ball The Breakers. Malheureusement, même après avoir fait ce tuto, je n’avais rien compris à ce que je devais faire. Sans blague, il m’aura fallu faire au moins 10 parties pour comprendre ce qu’il fallait faire : comment activer les clés ? Comment trouver les emplacements des clés ? Comment se transformer en tant que survivant, et en qui ? Comment changer ses attaques ? Comment se battre ? Comment se transformer quand vous êtes le Méchant ? Comment ce Freezer a changé la couleur de son skin ? Pourquoi parfois on entend des sonneries de notification en pleine partie (= en fait, c’est quand tes collègues trouvent des Dragon Balls, mais il faut le deviner), comment connaître mon solde d’argent pendant une partie ?… Bref, j’ai rien compris. Et je suis certain que c’est à cause de ça que la plupart de ceux qui essayent le jeu l’abandonnent rapidement (en plus de l’aspect graphique qui est catastrophique). Mais c’est comme tout : c’est en réessayant qu’on apprend !
D’ailleurs, dans ce tuto, vous rencontrez Bulma, Oolong, et Trunks, qui vous rappellent à quel point le jeu est moche, même si je ne peux m’empêcher de me dire que les modèles de Bulma et Oolong sont si joliment faits qu’ils pourraient presque être des easter eggs d’un futur Dragon Ball Xenoverse 3 (je lâche rien).
Dans ce jeu, le rôle de Trunks est capital, car c’est lui qui va aider tous les survivants en commentant tout ce qu’il voit depuis la dimension principale. En effet, Trunks n’a pas été aspiré dans la faille temporelle, et il a réussi à garder contact avec vous. C’est lui qui va vous aider à vous échapper en vous guidant dans l’activation des 5 clés de puissance avec la Super Machine Temporelle, ou en vous disant quand un allié a besoin de votre aide.
Et la voix off de Trunks (qui vous guide pendant toute la partie) ne fait qu’accentuer votre incompréhension du jeu, en partie à cause de ce que je considère comme des erreurs de traductions. Par exemple, en cours de partie, Trunks vous dit « Tu as trouvé une clé de puissance », alors que vous n’avez rien trouvé du tout. En réalité, il dit en japonais « Une clé de puissance a été trouvée » (par un autre survivant), ce qui est moins confusant. Mais encore une fois : après quelques parties, on comprend. Et quand tu as compris les règles, tu t’amuses ENFIN !
On note l’absence totale de communications dans le jeu entre les survivants. Vous ne pouvez pas vous parler entre vous, sauf à l’aide de stickers et de gestes de salutations. Ce sont les mêmes que dans Xenoverse 2. Seul Trunks peut vous parler pour vous donner des indications en temps réel.
Un gros potentiel en terme de contenus
Dead by Daylight est un jeu ultra simple : Il y a 1 tueur contre 4 survivants qui doivent réparer 5 générateurs afin de s’enfuir. Et le jeu ne propose que 4 gestuels (pointer du doigt, faire signe de venir, se baisser, courir). Par contre, dans Dragon Ball The Breakers, on est 8 joueurs, les maps sont plus vastes (mais seulement 3 pour l’instant), on a des véhicules, des armes, des interactions avec des humains et des Nameks à secourir, etc… Le jeu est potentiellement (potentiellement) une mine d’or en terme de contenus. Sauf que pour l’instant, il n’y a pas grand-chose, et quand on connaît les maps par coeur, les campeurs ou planqueurs peuvent vraiment pourrir une partir.
Mais côté objet, on est servi : vous devrez composer votre sac de survivant avec 4 objets au choix : un grappin, une tyrolienne, un trampoline, un détecteur de présence, un piège à méchant, une bombe fumigène, le vaisseau de Vegeta (très pratique pour s’éloigner instantanément), la transformation en objet (comme Oolong), etc.
A ça, vous devrez aussi vous équipez de 4 capacités passives. Elles permettent de booster votre avatar, comme par exemple la capacité d’avoir peur plus facilement (et donc ressentir plus facilement l’aura de l’ennemi pour le localiser), la transformation automatique si vous êtes blessé, la glissade pour accélérer la descente d’une colline, etc. Et ce n’est que le début, en attendant que le dév n’alimentent leur jeu.
Le jeu propose aussi une Salle de l’Esprit et du Temps qui vous permet de booster vos compétences en échanges de points.
Trop de farm pour pas grand-chose…
On vient de le dire : le potentiel de The Breakers est énorme, car comme le jeu se déroule dans le monde de Dragon Ball Xenoverse 2, la plupart des contenus (vêtements, gestes, attaques, etc…) sont repris de Dragon Ball Xenoverse 2. Sauf que le jeu n’est pas généreux du tout, et il faut farmer comme un porc pour gagner seulement 3 médailles TP à chaque palier atteint. Pour vous donner une idée : il faut 200 médailles TP pour acheter une partie de vêtement (haut ou bas), et 150 médailles TP pour faire une simple invocation, avec des taux de drop de l’ordre de 1% pour une transphère de rareté 5 étoiles. (Bandai Namco, il va falloir faire quelque chose à ce niveau-là s’il vous plaît).
Comment sont comptés les points ?
Comme dans tous les jeux, chaque partie rapporte des points, et de l’argent. Sauf que le joueur n’a aucune idée de comment sont comptés les points.
- Combien rapporte le fait de sauver un civil ? On n’en sait rien
- Combien rapporte le fait de soigner un survivant ? On n’en sait rien
- Combien rapporte le fait d’installer une clé de puissance ? On n’en sait rien
- Combien rapporte le fait de démarrer la machine temporelle ? On n’en sait rien
- Combien rapporte le fait de s’échapper en machine temporelle d’évasion ? On n’en sait rien
- Combien rapporte le fait de tuer un survivant ? On n’en sait rien
Et ça s’applique à tout. Les règles de calcul sont totalement opaques, ce qui vous empêche de farmer correctement les points et les Zeni (la monnaie du jeu).
Une communauté présente
La grosse appréhension que j’avais au lancement du jeu, c’était l’absence de joueurs en ligne, et les chiffres de vente des premières semaines de Dragon Ball The Breakers ne nous rassuraient pas. Peu de joueurs = beaucoup d’attente pour trouver une partie en ligne. Et en effet, dans DBTB sur PlayStation 5, il faut en moyenne 1 minute pour trouver une partie de 8 joueurs, contre 10 secondes (montre en main) sur Dead by Daylight pour une partie à 5 joueurs. Ce n’est pas mal du tout, et on s’y fait bien.
Le jeu n’est pas encore cross-platform, ce qui veut dire que les parties sont exclusives à votre plateforme (PlayStation, Switch, PC, Xbox). Et étant donné la vague de cheat sur PC (Bandai Namco a communiqué à ce sujet), j’avoue que je préfère largement rester entre joueurs « console ». Cela dit, la communauté est globalement bien investie, et je n’ai pas rencontré trop de joueurs toxiques.
Zéro modération (et c’est dommage)
En parlant de joueurs toxiques, il y en a forcément. Et l’un des points négatifs de Dragon Ball The Beakers est son absence totale de modération. Vous n’avez aucune possibilité de signaler des mauvaises pratiques in-game. Du coup, il arrive que des survivants planquent, ou s’allient carrément avec le tueur pour le guider vers les autres survivants et les tuer. On aurait aimé une fonctionnalité telle que celle-ci, mais ce n’est pas non plus une fonctionnalité nécessaire et vitale au jeu. On espère qu’elle arrivera tôt ou tard.
Techniquement à la rue
Est-ce que j’ai même besoin de parler de ça ? Graphiquement, le jeu est moche. Le moteur graphique de Xenoverse pique les yeux : Les textures (horribles), les mouvements mécaniques des personnages, les éléments du décor qui pop au fur et à mesure qu’on avance, la pauvreté des environnements qui me rappellent la Nintendo 64,… Il n’y a rien à garder, sauf peut-être la modélisation des personnages de Xenoverse qui reste très clean. En fait, il y a un gros contraste entre les modèles des personnages et les environnements.
Après, je relativise : quand je vois Pokémon Écarlate et Violet (tout aussi honteux graphiquement, désolé), je me dis qu’on n’est pas les plus à plaindre. Et après tout, un bon jeu ne se mesure pas qu’à ses graphismes, sinon on n’aurait jamais passés des centaines d’heure sur FF7 (PS1), Budokai 3 (PS2), et autres Zelda sur Gameboy. Mais là où j’en veux beaucoup à DBTB, c’est son manque d’innovation, le « zéro effort » en terme de graphisme.
Sur l’ambiance sonore, j’ai trouvé la bande-son agréable. Pendant l’attente des matchs et les quelques cinématiques de l’histoire, c’est très agréable et évoque une sorte de sentiment amusant, décontracté, et parfois inquiétant, pour asseoir le côté « jeu de survie ». Pendant la partie, il n’y a pas de musique, juste le silence de cette faille temporelle. vous devrez tendre l’oreille pour écouter les appels à l’aide des survivants, ou vos battements de cœurs qui s’amplifient lorsque l’ennemi se rapproche dangereusement de votre zone. Ce sera l’e signal’indication que vous devrez rapidement vous cacher, ou vous enfuir.
Côté bugs
Au moment de la rédaction de cet article en novembre, le jeu était truffé de bugs. Heureusement, aujourd’hui, il n’y a quasiment plus aucun bug, y compris lors de la recherche de partie. Je n’ai rencontré aucun bug in-game majeur (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas) après plusieurs centaines d’heures de jeu, et ça c’est important de le souligner après toutes les galères des beta tests du jeu.
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Dans l’ensemble, Dragon Ball The Breakers propose un cadre simple, avec du contenu potentiellement extrêmement riche (merci à la bibliothèque de Xenoverse) qui peut conduire à des moments de jeu vraiment tendus et excitants, aussi bien pour quelques matchs en ligne ou avec des amis. Cela dit, on a vraiment le sentiment qu’il s’agit d’un mode secondaire du jeu Dragon Ball Xenoverse 2, surtout qu’il se déroule dans le même univers avec le Shenron dans le ciel, comme si The Breakers était juste là pour nous faire patienter avec le prochain gros titre de la franchise, au hasard Dragon Ball Xenoverse 3. Toujours est-il qu’il m’a séduit, non pas parce qu’il s’agit d’un jeu estampillé Dragon Ball (lisez ma bio en bas de page), mais parce qu’il s’agit tout simplement d’un excellent jeu de survie avec de nombreux mécanismes à disposition pour pimenter les parties.